Notre actualité
Conférences conjointes du Cercle Paul Diel Suisse Romande et de CGCounseling
De la fausse rationalisation à la fausse motivation, par Christian Guyot, le 28 avril 2017
Paul Diel a repris la fausse rationalisation survolée par Freud, analysant son mécanisme en profondeur et décrivant son fonctionnement en détail dans Psychologie de la motivation et quelques autres de ses ouvrages-clés. Il a ainsi élaboré la science des motifs et proposé une approche thérapeutique inédite — ou réhabilitant une approche ancestrale, l’introspection. Cet exposé retrace l’histoire de ce que la psychiatrie nommait la pensée fausse, de l’antiquité à Freud, puis le passage de Freud à Diel.
Thérapie du stress post-traumatique, par Christian Guyot, le 26 mai 2017
Christian Guyot, accompagnant depuis plus de 30 ans des personnes en situation de crise, évoque l’histoire et les définitions du psychotraumatisme ainsi que les méthodes de prise en charge. Décrivant les spécificités des différents intervenants : secouriste, psychologue, psychiatre, psychothérapeute, psychanalyste, conseiller psychosocial, il répond ainsi à la question récurrente du souffrant : vers qui me tourner ? L’actualité montre, hélas, la triste pertinence de ce thème.
La culpabilité : frein et levier thérapeutique, par Christian Guyot, le 30 juin 2017
La culpabilité est l’un des éléments-clés du traumatisme psychique, source d’intense souffrance. Symptôme majeur de l’ESPT, elle sert néanmoins de puissant levier thérapeutique. En revanche, par le travail « banal », ordinaire et quotidien de la pensée affective, son action, non moins puissante, est plus sournoise. S’il existe une forme « normale » de culpabilité, sa forme pathologique, obsédante et refoulée, telle que décrite par Diel dans le cadre de la fausse motivation, constitue un frein important à l’action thérapeutique.
À propos du complexe d’Œdipe, par Christian Guyot, le 1er septembre 2017
La psychanalyse est notamment illustrée par le portrait qu’Halberstadt fit de Freud, cigare à la main, et le fameux kylix d’Œdipe face au Sphinx. Nous préférons Antigone et Œdipe de J.-S.Besson, tant par son immanente mansuétude que sa noblesse, deux qualités que le mythe d’Œdipe recèle malgré les apparences et à la traduction indispensable. Cet épisode, dramatique, témoigne précisément d’altruisme, de dépassement de soi, de sublimation et de spiritualisation.
L’histoire d’Œdipe est un mythe. Tout ici est symbole. Œdipe ne peut se comprendre si l’on ne tient compte de l’avant et de l’après : du comment et du pourquoi. Dans sa traduction, Freud ne considère que l’avant et une partie du pendant. Il néglige l’après. Or, Œdipe est certes « fils de », mais aussi « père de ». En cela réside la finalité de la tragédie. Œdipe, fils de Laïos, engendre deux garçons et deux filles, les deux formes respectivement négatives (conventionnelles, banalisées) et sublimes de l’esprit et des désirs terrestres. Là où Polynice échoue, Antigone réussit (au-delà de son écrasement) et, comme telle, devient un élément-clé, plus importante encore qu’Œdipe, Laïos et Jocaste : conclusion, finalité, motif, explication.
De plus, la lecture psychanalytique classique est subordonnée à deux conditions prédéterminées : un déchiffrement incomplet du mythe et le pansexualisme posé en jalon, en donnée incontournable. Récit mythique ou récit factuel ? L’objectivité scientifique n’autorisera pas de passer d’une interprétation à l’autre selon les besoins. Hormis sa dimension strictement sexuelle, l’inceste a lui aussi valeur symbolique.
Plus encore, Œdipe ne rencontre pas un sphinx mais une sphinge. Fut-il confronté à la sphinge, eu-t-il des enfants de sa propre mère ou d’une autre (les auteurs divergent), est-il enfin soutenu par l’une de ses filles, Œdipe ne pose qu’une question : le rapport au féminin symbolique, tantôt négatif, tantôt positif.